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Le blog de Mohamed Seck

Mon blog est le fruit de mon engagement citoyen. Aussi voudrais-je vous inviter à partager certaines réflexions pour un Sénègal émergent.

Koxeur : ce parasite qui tue l’agriculture et le transport au Sénégal

Le mot coxeur est un terme au Sénégal qui désigne l’intermédiaire présent dans le milieu de la commercialisation des produits agricoles et le rabatteur dans le milieu du transport. Regroupant au début d’anciens agriculteurs ou chauffeurs, devenus indigents ou sans moyens pour exercer leur profession, cette corporation a su s’imposer dans les deux milieux, au point d’en devenir des acteurs incontournables. Cependant, le racket qu’ils exercent sur les producteurs comme sur les usagers des transports, fait qu’ils sont critiqués et contestés. Sauront-ils survivre au progrès ?

Dans une société où l’entraide est très présente, le koxeur a su trouver un terreau fertile à ses activités. En effet, sous le prétexte de leur état d’indigence, ils sont nombreux ces vieux et ces jeunes qui exercent dans les gares routières et autres arrêts de cars. Exigeant une commission qui atterrit le plus souvent dans leurs poches et appelée à tort mandat. Ils ne se gênent plus de tenir en laisse les transporteurs. Pour garantir ces rentrées financières, un fin maillage des arrêts et gares a été établi.

Pour les gares routières, ils se sont substitués parfois aux transporteurs pour collecter l’argent à l’achat des billets et ne le leur versent qu’après avoir prélevé une certaine somme. Pour les arrêts de bus c’est simplement en prétextant avoir orienté les voyageurs vers les cars, qu’ils exigent des apprentis leur « mandat ». Mis sous pression par leurs maître-chanteurs, les apprentis finissent par payer pour s’en aller. Parfois et d’ailleurs souvent, ces conflits s’élargissent aux voyageurs car les « koxeurs » exigent d’eux de verser en plus du prix de leur transport, une autre somme pour leurs bagages. C’est à se demander si on doit voyager sans bagages au Sénégal ?

Dans le domaine des marchés agricoles, la situation est encore plus renversante. En effet, les « koxeurs » se sont installés comme intermédiaires entre les agriculteurs et les commerçants grossistes. En effet, réunis autour d’un bureau des « koxeurs » fixent les prix à leur avantage et ne manquent pas de créer des crises pour tirer encore plus de profits. Prenons l’exemple d’un producteur de tomates qui appelle le « koxeur » pour s’informer sur les tendances du marché. Celui-ci lui garantira un prix correct pour une commercialisation rentable. Entre temps, les « koxeurs » auront tirés les prix à la baisse par entente. Arrivé au marché, l’agriculteur n’aura que ses yeux pour pleurer mais …le coxeur n’est jamais bien loin. Il lui proposera de l’aider à vendre son produit moyennant au moins 300 francs le cageot de tomates de 2500 francs. L’agriculteur sera obligé d’accepter pour ne pas augmenter ses charges et diminuer sa marge. Rapidement, le « koxeur » fait un tour et revient avec la somme convenue pour l’achat du stock total tout en défalquant le « mandat ». Si l’agriculteur est patient, il assistera impuissant quelques minutes plus tard à la revente de sa marchandise par le « koxeur ». Le prix passera de 2500 francs à 4000 francs le cageot. En résumé le coxeur aura reçu 1800 francs de bénéfices par cageot pour une simple négociation sans pour autant avoir bougé du marché.

Ce qui est choquant dans tout cela, c’est que l’Etat comme la population a laissé cette activité perdurer. Comment comprendre que cette escroquerie se soit installée depuis si longtemps sans que l’autorité publique ne légifère ? Pourquoi cette race de prédateurs n’est pas éliminée ? D’année en année, cette corporation s’est développée comme un cancer pour ces secteurs stratégiques de l’économie sénégalaise et elle prend des allures de « mafia ». Son élimination permettrait aux transporteurs comme aux agriculteurs d’avoir une marge bénéficiaire correcte et aux consommateurs une baisse des prix sur les services et les produits agricoles. Au-delà, la lutte contre se phénomène peut s’inscrire dans celle contre l’enrichissement illicite et le racket. Le premier pas peut être franchi avec l’ouverture de la nouvelle gare routière des « baux maraîchers » sans « koxeurs » ni marchands ambulants.

 

Mohamed Seck

Mai 2014

Des producteurs modernes pour une autosuffisance en riz

1937868 10202481781317372 1039559286 nDepuis les années 60, l’Etat du Sénégal à travers divers politiques et programmes a souhaité faire de l’agriculture le socle de son développement économique.

Long de prés de 1800Km, le fleuve Sénégal devait y participer en soutenant l’agriculture irriguée dans la vallée et le delta. Prés d’un demi-siècle plus tard, force est de reconnaître que les objectifs tardent à être atteints en matière d’autosuffisance alimentaire. Nous sommes en droit de nous interroger sur les raisons de ce blocage. Viennent-ils des structures étatiques ou des producteurs et de leurs organisations ?

C’est en 1965, que la Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta et de la vallée du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) fut créée.  Ses missions étaient la réalisation des aménagements hydro agricoles en régie, l’exploitation et l’encadrement technique, la gestion des réseaux et stations de pompage ainsi que  la transformation et la commercialisation de la production agricole.

A la faveur de son désengagement dans les années 90, un ensemble de compétences est transféré aux organisations de producteurs. La SAED se concentre sur la mise en œuvre des investissements de l’Etat, la planification régionale, l’appui-conseil et la formation aux organisations, le suivi-évaluation et la recherche-développement.

La maîtrise de l’eau a été aussi un défi majeur pour les jeunes Etats africains après leur indépendance. Ceux riverains du fleuve Sénégal créèrent en 1972, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Dans l’optique de mieux gérer le liquide précieux, des barrages seront construits afin de maitriser les crues, de stopper la lame saline, de faciliter la navigabilité, de produire de l’électricité. Le Barrage anti-sel de Diama sera mis en service en 1986 et  celui hydroélectrique de Manantali en 1988.

L’accès au crédit est resté pour les producteurs une épine à leurs pieds. Suite aux échecs des  programmes gérés par les défunts ONCAD, BNDS, Fonds mutualiste du développement rural et à la faillite des organismes, la CNCAS est créé en 1984. C’est une société à économie mixte ayant pour missions le financement de l’ensemble des activités agricoles et non agricoles exercées en milieu rural. Dans sa procédure d’octroi des financements, la CNCAS s’associe aux les producteurs ainsi que la SAED pour garantir la faisabilité technique.

A l’aune de cette chronologie des faits, nous sommes convaincus que des efforts notables  ont été faits pour offrir à notre pays un destin de leader agricole. En effet, des investissements ont été faits pour aménager les terres, maîtriser l’eau et garantir l’accès aux crédits.

Les organisations paysannes ont réussi avec l’aide de l’Etat à se formaliser, trouver  un statut juridique et garantir les fonds prêtés par les banques. Ces corporations ont le mérite d’organiser et de planifier toutes les activités d’une campagne. Elles sont les structures par lesquelles les pouvoirs publics agissent aujourd’hui pour moderniser l’agriculture.

Le désengagement partiel de l’Etat à travers la SAED s’est fait au profit des organisations de producteurs. La gestion en régie des stations de pompage  par la SAED a été transférée aux G.I.E villageoises. Cependant, ils n’ont pas pu garder le même niveau d’investissements que la SAED. Il s’ensuivit de mauvais aménagements hydro agricoles des périmètres irrigués villages et privés. En effet, le coût élevé de ces derniers ont conduit les producteurs à réduire les investissements aussi bien pour les réseaux d’irrigation et  de drainage que les réseaux de pistes et autres ouvrages de protection.

  En outre, il est vrai que les techniques culturales ont été assimilées en milieu paysan mais l’utilisation de la fertilisation et des pesticides non raisonnée entrainent des gaspillages et des risques pour la santé des consommateurs. De plus, les techniques post-récoltées ont très peu évoluées. Les appareils de transformation du riz paddy ont un rendement discutable et l’aspect brun du riz inadapté aux goûts du consommateur joue en sa défaveur alors que la technologie existe pour y remédier. Le problème central des organisations paysannes reste la commercialisation du riz. D’aucuns se demandent pourquoi ne pas abandonner la production locale.  Il faudrait néanmoins leur souligner que ce choix serait une erreur stratégique.

L’Indonésie est l’un des premiers producteurs de riz au monde. Exportateur depuis de nombreuses décennies, elle risque de réduire son offre sur le marché mondial pour satisfaire sa consommation intérieure. La conséquence immédiate est une montée des prix du riz. Pour des pays comme le Sénégal, ce serait un désastre si nous n’arrivions pas à produire la précieuse céréale. Il est donc pertinent d’investir pour améliorer aussi bien la qualité que la quantité de notre production, dans la formation des producteurs aux métiers de l’agriculture ainsi que l’encadrement de la filière pour la professionnaliser.

Des années 1960 à nos jours, des investissements importants ont été faits pour faciliter l’accès aux terres cultivables, la maîtrise de l’eau et l’accès au crédit. Le désengagement de l’Etat vis-à-vis des organisations de producteurs ne s’est pas déroulé dans les meilleures conditions. Une solution serait de faciliter l’installation des jeunes formées aux métiers de l’agriculture à travers l’accès à la terre, au crédit et l’incubation des petites entreprises. L’autosuffisance alimentaire relève de la sécurité nationale.

Mohamed Seck

Février 2014

L'arachide ne nourrit plus son homme

                                                                                                    L’arachide ne nourrit plus son homme

 02042012280-4.jpgCulture de rente d’origine sud américaine, l’arachide est la principale culture sous pluie à côté des céréales comme le mil et le sorgho au Sénégal.  Il faut garder à l’esprit que deux types d’arachide sont commercialisés : l’arachide de bouche et l’arachide de qualité huileuse. C’est cette dernière qui  intéresse notre réflexion. Héritage colonial, c’est l’une des filières les mieux organisées.  Le million de tonne a été parfois atteint. L’essentiel de la production fut absorbé par les huileries ou revendu sur le marché international. Depuis plusieurs années, les méventes, les bons impayés, la mauvaise qualité des semences et le retard dans la distribution des intrants sont les difficultés auxquelles se heurtent les producteurs. Autant de choses qui assombrissent l’horizon arachidier.

 L’arachide est une culture adaptée aux sols relativement pauvres du Sénégal et aux conditions climatiques difficiles qui ne favorisent pas une pluviométrie importante. Sa culture est bien maîtrisée en milieu rural. D’ailleurs, la recherche accompagne étroitement la filière. Ainsi, le Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) de Bambey travaille depuis 1915 sur les semences adaptées aux différentes zones de culture, les méthodes culturales et la vulgarisation des nouvelles variétés.

L’arachide continue de jouir d’un statut particulier. Et, chaque année l’Etat du Sénégal finance la campagne par la distribution de semences et de l’urée pour la fertilisation. A la fin de la campagne, l’Etat fixe le prix d’achat au kilogramme en concertation avec les différents acteurs de la filière. Malheureusement,  malgré les efforts des pouvoirs publics, les producteurs continuent à se plaindre de cette commercialisation.

Cet état de fait s’explique de plusieurs manières. En effet, l’activité agricole demande une importante planification allant de la préparation  de la campagne à la commercialisation en passant par les travaux agricoles de terrain. A cela, il faut ajouter le facteur risque qui est non négligeable dans ce domaine. Dés lors une mauvaise planification entrainera des couacs en série. Paradoxalement, la campagne arachidière se prépare au Sénégal 2 à 3 mois avant la saison des pluies. Pour lancer les appels d’offre, choisir les fournisseurs et distribuer les intrants (semences et urée) sur toute l’étendue du territoire national, avec des délais aussi serrés,  il faut une assistance divine…

C’est pour dire que cette politique à tâtons hypothéquera toujours  les futurs résultats.

En faisant abstraction des mauvaises pratiques culturales, du sous-équipement et des goulots d’étranglement, le paysan réussit à obtenir une récolte malgré tout. Eprouvé par le travail et ne comptant que sur sa production pour obtenir de l’argent, il lui faut attendre une décision gouvernementale pour savoir à qui vendre et à combien. Cela pose problème dans un système dit libéral, il est aussi exposé à une chute provoquée des prix par les principaux acheteurs locaux.

 A l’heure où le Sénégal espère se développer à travers l’agriculture, une réforme en profondeur s’impose. Etant donné son pouvoir dans la mentalité des paysans de notre pays, le désengagement doit être progressif. A titre d’exemple, nous nous permettons de proposer deux voies de réformes.

sur-ibnoze-le-30-mars-2013-bonus-bis-015.jpgD’une part, la production de l’arachide doit être libéralisée mais aussi encadrée.  Pour cela, il faudra pousser les huiliers à signer des contrats avec les producteurs en préfinançant la campagne afin d’acheter à la fin de la campagne à un prix connu avant même les semis d’arachide. Cela offre de la sécurité autant pour l’acheteur comme les producteurs. L’exemple de la SODEFITEX  pour le coton est patent. En effet, loin d’appauvrir les planteurs, cette entreprise privée a su en faire des partenaires bien encadrés pour continuer à faire des ventes correctes sur le marché international. De plus, la culture du coton n’a pas empêché les producteurs de la zone cotonnière de s’adonner à des cultures vivrières.

D’autre part, la réorganisation des producteurs en coopératives autoriserait un appui financier des pouvoirs publics pour l’achat de presses à huile. Ces petites unités de productions d’huile non raffinée seront un pas vers une modernisation  de l’agriculture mais aussi un maillon dans la politique d’industrialisation du pays. L’huile produite aura une valeur monétaire supérieure aux graines et pourra être vendue à des entreprises chargées du raffinage. Par cette voie, un nombre important d’emplois sera créé qu’ils soient fixes comme temporaires.

 L’arachide a de par le passé suscité débats et controverses. Elle continue d’en faire l’objet. Les producteurs  souffrent toujours des errements de l’Etat. Notre pays a perdu sa place de premier producteur au profit du Nigeria. De plus, la pression foncière en milieu rural est telle que l’extension n’est plus possible. Il faut donc s’investir à une modernisation et un choix pour la qualité des produits. Fort de l’héritage légué par la recherche, notre pays a les moyens de moderniser son agriculture. Il est par conséquent possible d’améliorer les conditions de vie des paysans en revalorisant leurs productions mais aussi préparer une sortie de la dictature de cette culture.

 Mohamed  Seck

Février 2014

De la nécessité des partis politiques au Sénégal

02042012280-5.jpg     Un  parti politique est l’association d’hommes et de femmes en vue de gérer la cité.  Tout naturellement, l’exercice d’un pouvoir fait appel à la concurrence. On constate qu’en Afrique et en particulier au Sénégal, le parti politique s’identifie à une personne (le secrétaire général) avec le triptyque naissance-vie-mort du parti. Il est souvent très difficile au parti de survivre au départ du leader. En l’état actuel des choses, une question se pose, les partis politiques ne sont –ils pas menacés de disparaître ?

 

                 Toute honte bue, nous sommes d’accord avec cette phrase de Senghor : . Il est vrai que pour adhérer à un idéal, le raisonnement seul  n’est pas suffisant. Cependant, les faits sont là, le militant de nos jours adhère à un parti sans pour autant connaître l’idéologie de l’association et sans passer par l’école du parti. De plus, le secrétaire général est le principal bailleur et de facto, le seul  candidat aux joutes électorales. Dans de telles conditions, la démocratie interne fait office de vœux pieux. L’affaire Malick N. Seck en est le dernier exemple. Le modèle semble avoir atteint ses limites et beaucoup de sénégalais se réclament indépendants des partis. Désormais ils éliront les politiques en fonction de leur programme de société.

Le monde évolue, l’électorat aussi ! La nature ayant horreur du vide, il était nécessaire de repenser la gestion des affaires.

 

                  Face aux difficultés dans les structures traditionnelles, certains citoyens ont proposé de nouvelles façons de faire la politique: ce sont les mouvements citoyens. En effet, jouant la carte de la proximité, ces formations ont réussi à séduire rapidement les sénégalais. Le leader n’est plus nécessairement un politicien expérimenté mais un citoyen pouvant venir de toutes les couches de la société. Le succès ne s’est pas fait attendre comme l’attestent les élections locales de 2009.

 

                      Cette structure nouvelle et innovante sera même reconduite lors de la présidentielle. Hélas, l’idée ne fit pas long feu. Les candidats des mouvements citoyens se sont retrouvés moins de trois ans après avec des scores peu satisfaisants lors de la présidentielle et des législatives.

Les raisons sont à chercher sur le caractère symbolique que renvoie l’image du président de la République. Père de la nation, il doit être quelqu’un qui soit bien connu des sénégalais. Et c’est cela le point faible des candidats quasi-néophytes en politique et mal connus sur le plan national.

 

                   En définitive, le parti politique traditionnel, fort de son expérience à travers les années de lutte ou de gestion du pouvoir est difficile à déloger du subconscient de l’homo-senegalensis. Malgré toutes les critiques, il a encore un bel avenir. Ni la nouveauté dans le discours, ni la proximité des leaders « indépendants » ne semblent suffire pour  vaincre l’hégémonie des partis politiques. Les sénégalais préfèrent élire un «  technocrate » au niveau local mais pas à  la magistrature suprême.

 

Mohamed Seck

La polygamie a-t-elle toujours sa place dans notre société ?

  • Par
  • Le jeudi 27 février 2014

02042012280-5.jpgComme partout en Afrique, la jeunesse subit un choc des cultures. Les tendances du monde se retrouvent aussi au pays de la Téranga. Dans cette marche au pas de charge vers le progrès, nous assistons à une occidentalisation à la sénégalaise.  Un bon nombre d’us et coutumes sont remis en cause comme la polygamie.

La polygamie a été pratiquée dans les sociétés traditionnelles africaines. Elle était pratiquée pour garantir une descendance et d’offrir un nombre de bras supplémentaires pour les travaux agricoles. La polygamie a été aussi pratiquée par les sociétés  européennes. D’ailleurs, son interdiction par la religion chrétienne s’est faite il n’y a de cela que quelques siècles. L’islam viendra réformer cette pratique pour n’autoriser que 4  femmes au maximum à la condition pour l’homme  de pouvoir subvenir aux besoins de la famille.

De nos jours, de moins en moins de jeunes deviennent polygames. Les raisons de ce changement sont à chercher dans l’évolution du comportement. Nous pouvons citer la durée des études qui repousse l’âge du mariage, la pauvreté qui frappe les zones rurales, la cherté de la vie en zone urbaine, mais surtout les problèmes familiaux. Au fond, c’est ce point qui gène les candidats à la polygamie. La page des faits divers est régulièrement approvisionné en histoires sinistres de jalousie entre coépouses.  Tout y passe de la bagarre, à la défiguration par l’acide, à l’eau bouillante en passant aux tentatives d’empoisonnement jusqu’à la guerre mystique. Le choix de ce statut matrimonial semble à long terme assombrir les perspectives d’une vie heureuse et tranquille. Cependant, il reste encore des hommes convaincus qu’il y a du bon dans cette manière de vivre.

Pourquoi continuer à soutenir la polygamie ? La première réponse qui me vient à l’esprit est que c’est une recommandation divine pour le musulman. De plus, il faut être courageux et le dire l’homme est naturellement polygame. Il a besoin de séduire. En poussant plus loin, la polygamie est bénéfique au couple dans ce sens qu’elle permet à l’épouse de se consacrer plus de temps pour son épanouissement.  Dans ce même registre, l’épouse sera moins perturbée par l’absence de son conjoint dont il est sûr qu’il n’ira pas courir les jupons mais sera bien chez sa coépouse. Pour éviter certaines dérives, il serait mieux que tout se fasse dans les liens du mariage. Enfin, n’oublions pas que nous sommes dans une société du partage. Les coépouses forment une même famille, les enfants ne sont pas ceux de leur mère mais de la famille. Il ne saurait donc y avoir une jalousie entre demi-frères ou demi-sœurs.

La polygamie malgré tout continue à soulever des passions. Pour ou contre, souvent notre position sociale décide pour nous.  L’homme est de nature polygame et les femmes le savent bien. Toutefois la femme sénégalaise a  développé tout un arsenal pour garder son homme. Souvent, de nouvelles noces du mari sont vécues par la première épouse comme une défaite. Je suis de ceux qui soutiennent la polygamie. Je pense que la bonne entente entre le mari et ses épouses permet de garantir un climat apaisé et bénéfique à tous. Messieurs soyez justes, attentifs et posés ; j’ai foi que tout se passera bien.

Mohamed Seck