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Avec M. Macky la mayo va-t-elle prendre? M. Mbaye ...

Avec M. Macky la mayo va-t'elle prendre ?

Avec M. Macky la mayo va-t-elle prendre ? M. Abdou Mbaye démissionnez svp !

 M. Macky la mayo va-t-elle prendre ?

images-3.jpgSi nous avons critiqué, milité, marché, couru et même respiré la toxicité des gaz lacrymogènes, c’était dans le souci d’avoir droit à un changement qualitatif ou plutôt à une rupture profonde. Comme pour dire ceci : après avoir attribué aux administrateurs le bien-être(matérialisé par les privilèges et tout ce qui s’ensuit), les administrés, principalement les électeurs, se doivent de réclamer un mieux-être. 

Une chose est sûre, la constitution de la République du Sénégal en ses articles 44, 45 et 47 confère au Président de la République des pouvoirs exorbitants. En effet, lesdits articles lui attribuent les prérogatives de nomination à tous les emplois civils et militaires. M. Macky  nomme à tout va : qui il veut, quand il veut, où il veut et comme il veut. Force est de constater que certaines nominations laissent couler beaucoup d’encre et de critiques.

Après sept mois de règne, l’heure est au premier bilan. Celui-ci peut toutefois être considéré comme prématuré pour les partisans de la mouvance présidentielle ; ou opportun pour les autres qui s’intéressent aux gages donnés jusque là.

M. Abdou M’Baye rendez le tablier svp:abdoul-mbaye-gouvernement.jpg

Lundi 5 Novembre 2012, le remaniement tant annoncé, depuis les Etats Unis par M. Macky Sall survint enfin : le gouvernement Abdoul Mbaye II vit le jour. Selon les propos de notre très médiatisé Premier ministre, qui est en passe d’être éclaboussé par cette histoire de blanchiment d’argent lié à l’argent volé par M. Hisséne Habré au Tchad, cette nouvelle équipe réaménagée ou remaniée répond à un besoin d’efficacité et d’efficience. Notre conclusion, somme toute logique, est que le Gouvernement doit mieux faire. Pour en revenir au PM, nous sommes de ceux qui pensent qu’il devrait démissionner, ne serait-ce que pour cette question d’éthique chère au Juge Kéba Mbaye. Les images relatives à ses décorations que la France lui a attribuées n’y feront rien. Rendez le tablier avant que vous ne figuriez sur la liste des tâches de ce régime.

Des retouches dignes de cafouillages impardonnables :

Intéressons-nous au remaniement qui a eu le mérite de démontrer des cafouillages impardonnables. En réalité, nombreux sont ceux qui soulignent, depuis quelques mois déjà, que M. Macky Sall fait du « Wade sans Wade ». A y voir de très prés, il ne saurait en être autrement, si l’on sait que l’actuel Président a été  formé et promu aux plus hauts postes de responsabilité par son prédécesseur.

Fait étrange : M. Macky a trouvé à la plupart de ses ministres qu’il a démis une nouvelle et très intéressante affectation. A titre illustratif, évoquons ces quelques cas :

Abou Lô / Abdoul Aziz Mbaye : des similitudes faussement amoindries

Pour le premier, la polémique sur sa double nationalité l’aura perdu. Que dis-je, elle l’aura, au moins, éloigné des critiques virulentes des parlementaires et autres analystes ou citoyens avertis. Monsieur le Président lui a trouvé une bonne planque, en le nommant Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes en remplacement de M. Thierno Alassane Sall actuel Ministre des Transports et des Infrastructures

Ainsi donc, Mme Aissata Tall Sall n’aura plus l’occasion de monter au créneau pour le défendre, au nom de ses bonnes œuvres dans le Fouta, M. Abou Lô, en pleine séance plénière, après les accusations fondées, à notre humble avis, de M. Abdoulaye Makhtar Diop. Quoique ce dernier soit mal placé pour porter ce débat.

Paradoxalement MM. Abou Lô et Abdou Aziz MBaye se trouvent dans la même situation. En effet cet ancien Directeur de Cabinet du Président de la République est nommé Ministre de la Culture. Rappelons qu’il était Chef de Délégation de l’Union Européenne aux Iles Fiji et avait, à juste raison, le statut d’ambassadeur de l’UE. Le Forum Civil avait porté le débat mais rien n’y fait. AU Sénégal, les vrais débats portent rarement  leurs fruits.

MM. MBaye NDiaye / Alioune Badara Cissé : des choix initialement sujets à polémiques

Fidèles parmi les fidèles, ces deux personnalités ont accompagné M. Macky Sall dans sa chute libre, quittant en même temps que ce dernier le navire libéral. Seul hic, le chef de l’Etat devait avoir, plus que  quiconque, une idée assez claire sur les aptitudes de l’un et de l’autre.

Combien étions-nous à avoir su très tôt, que le premier en l’occurrence Mbaye Ndiaye, outre le simple fait d’appartenir à l’Alliance pour la République       ( APR) n’était pas dans son élément ?  Les mots sortaient difficilement de sa bouche comme s’il était constamment sous le trac. Sa descente aux enfers se poursuit même s’il peut se contenter de bénéficier jusqu’à présent de la confiance du chef …M. Macky Sall.

Fait remarquable cet ancien Ministre de l’Intérieur, qui était, il y a peu, consenti à la tête du Sénat avant que M. Macky Sall ne se ravise, n’a pas la carrure d’un homme d’Etat. En effet, il est très émotif et ce caractère ne colle pas avec le fonctionnement de la République. Un Ministre, qui plus est de l’Intérieur, devant gérer, par essence, les problèmes les plus sensibles, est très souvent appelé à prendre les bonnes décisions et la plupart du temps ce sont celles qui fâchent. M. Mbaye Ndiaye devrait être à même de pouvoir canaliser ses émotions au lieu de verser en public ses larmes : comportement inadmissible chez une autorité. Permettez-nous de ne pas revenir sur cet incident regrettable à Touba lors du Magal de Serigne Abdou Khadre car nous pensons que des autorités, de quelque bord que ce soit, ne devraient pas se donner en spectacle. L’image de notre cher Sénégal en sort écornée ! Regrettable histoire.

Le second Me Alioune Badara Cissé, se considère comme l’un des « géniteurs » de l’APR. Ce bon orateur avait pourtant fait beaucoup d’efforts pour réussir la mission que lui avait confiée l’actuel Président, notamment celle de diriger la diplomatie sénégalaise. Seulement, une partie de la presse  nationale l’a perdu. Avec des informations faisant état de son malentendu avec le Président Sall, Secrétaire Général de leur/ parti politique. Il paraîtrait aussi qu’il voyageait à l’insu du Chef : chose bizarre, tout de même ! Pourquoi a-t-on laissé pourrir cette histoire cousue de fil blanc ?

ABC comme on l’appelle affectueusement est donc victime d’un matraquage médiatique et  n’a pas eu droit à la supposée solidarité gouvernementale, sûrement parce que chaque Ministre voulait sauver sa « peau ». ? Toujours est-il que les raisons qui ont été à l’origine de son limogeage ne sont pas encore connues du grand public. Néanmoins certains regards se tournent vers Saint Louis où réside sa base politique, en concurrence avec une autre entité de l’APR dirigée par M. Mansour Faye, non moins beau frère de M. Macky Sall.

Le fait est qu’il s’agissait pour ces deux anciens Ministres d’un réel problème de casting. Disons le nettement

3140-youssou-n-dour-a-la-cote-637x0-1.jpgM. Youssou Ndour : le presque « Incontournable »

Fondateur de FMCB, il quitte son monde naturel de la culture (bel alibi brandi, à l’époque par ses fervents défenseurs pour justifier son choix), pour un autre : le tourisme. Heureusement pour lui, on y a adjoint les loisirs. Que de trouvailles qui traînent un parfum de tâtonnement ! Pas du tout « bénef » pour M. Macky.

Qu’il promeuve nos patrimoines touristiques est une bonne chose, mais qu’il fasse de sa nomination à un poste ministériel une fixation serait faire preuve de bassesse. M. Ndour a quoi qu’on dise le mal des scènes musicales. Une envie folle le tenaille, d’ailleurs c’est connu de tous : celle de retrouver son orchestre, du moins sa place favorite, si nous sommes sérieux. Si seulement il faisait son choix entre la musique et la politique ses fans ne s’en porteraient que mieux.

M. Ibrahima Sall ancien Ministre de l’éducation sous Abdou Mbaye 1, actuel DG de la SICAP :

Economiste de formation, ce membre très influent de la coalition Macky 2012, l’ancien Ministre de l’Education était plein de bonne volonté. Seulement, il n’était pas à la hauteur de la tâche qui lui était confiée. Nous nous souvenons toujours de ses sorties désastreuses lorsqu’il faisait dans la menace en s’en prenant aux enseignants. Nous savions tous qu’il ne ferait pas long feu car il voulait soigner un secteur  malade avec des sédatifs. On lui impute la responsabilité liée à l’empiétement d’une année scolaire sur une autre, avec ces secondes sessions du BFEM et du BAC, créant, de facto,  une paralysie partielle du système éducatif. Aux dernières nouvelles, M. Macky Sall lui aurait trouvé une planque à la tête de la SICAP.

Ibrahima Sall a été remplacé à la tête du Ministère de l’éducation par M. Serigne MBaye Thiam, qui mettra du temps avant de lancer de véritables négociations avec les syndicats des enseignants. Eternel recommencement, sommes-nous obligé de dire.

M. Mary Teuw Niane nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur :

Il bénéficie d’une récompense politique pour son militantisme assez singulier. Cet éminent professeur de Mathématiques, ancien Recteur de l’Université Gaston Berger de Saint Louis a d’abord milité au PDS, avant de rejoindre l’APR à la veille du scrutin présidentiel de 2012. Ndar a été honoré grâce à sa nomination diront certains, mais force est de constater que son travail ne sera pas de tout repos avec toutes ces revendications inhérentes à l’enseignement supérieur, à mettre à l’actif des étudiants ou du SAES.

Nous pouvions en dire autant, sinon même plus, sur d’autres Ministres tels que Mme Aminata Touré de la justice, Mme Eva Marie Col Seck qui sera directement interpellée lors de notre prochaine tribune,  M. Amadou Kane le spécialiste des emprunts obligataires, M. El hadji Mansour Sy Ministre de la Fonction Publique qui parle d’indemnités indues s’adressant aux professeurs, M. Abdou Latif Coulibaly de la Bonne Gouvernance, M. Khadim Mbacké en charge des inondations, etc. 

Avec M. Macky Sall la mayo va-t-elle prendre ? Difficilement, quand bien même elle prendrait. Certains signes avant-coureurs  ne sont point rassurants. Son exercice du pouvoir nous permet de nous rendre qu’il avait fait des promesses démesurées. Qu’on se le tienne pour dit, aucun élu n’est omnipotent.

 

M. Diallo Ibnou

Professeur de Lettres et Blogueur

Doctorant ès Lettres

ibndiallo@gmail.com

Blog : ibnoze.seneweb.com

 par Ibnou Diallo, vendredi 23 novembre 2012, 17:32

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : lundi 05 juillet 2021