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Indignons-nous donc !

Seule la lutte libère

INDIGNONS-NOUS, DONC ! « seule la lutte libère », Thomas Sankara.
 
L’exemple démocratique de 2000 est devenu le contre-exemple démocratique en 2012.  L’usure du pouvoir… « seule la lutte libère », Thomas Sankara.
 
INDIGNONS-NOUS, DONC !
       stephane-hessel-2.jpg Non pas parce que c’est dans l’air du temps, mais juste parce qu’il y a matière à réflexion. Plus qu’un simple clin d’œil à Stéphane Hessel qui, dans son petit livre vendu comme de petits pains, nous invitait à travers son excellent  titre « Indignez-vous», à être saisi d’indignation. En effet, un peu partout dans le monde, des vagues d’indignation  se sont fait signaler : le mouvement  les indignés etles occupants sont devenus célèbres  après leurs  formes de manifestations avec  des slogans accrocheurs. Leurs actions résultent essentiellement d’une constatation : la faillite du néolibéralisme. Les nombreuses  crises notées ces dernières années sont imputables à ce système  en vogue dans le monde d’aujourd’hui.
        Au Sénégal, le système libéral est adopté en mode gestion depuis l’alternance démocratique de 2000. Plus d’une dizaine d’années après, force est de reconnaitre qu’un bilan s’impose inexorablement.  Nous tenons à rappeler que nous ne sommes pas wadophobes, mais tenons tout simplement à analyser sa présidence. Une telle étude ne viserait nullement à épargner ces frustrés de l’alternance et libéraux au même titre que lui, et qui pour la circonstance se sont transformés en adversaires zélés au sein du mouvement du 23 Juin.
        Maitre Abdoulaye Wade a mis à genou l’économie sénégalaise. Il  contribué à l’enrichissement de particuliers : son accession à la magistrature suprême a créé de nouveaux riches, qui en l’espace d’une décennie sont devenus milliardaires. La corruption et les détournements de deniers publics ont atteint des proportions jamais égalées. La presse nous les relate jour après jour.
       Notre libéralisme local frise l’anarchie dans la mesure où les prix ont flambé dans tous les secteurs. Cette flambée est liée au prix du baril de pétrole, ce qui ne saurait tout expliquer, naturellement. La cherté des prix des denrées de première nécessité n’est plus à démontrer. D’ailleurs, le mouvement « Y’EN A MARRE» a fait un yenamarre25.jpgexcellent travail documentaire montrant à titre indicatif la différence des prix entre 2000 et 2012 : les prix ont doublé pour  certains produits (litre d’huile, le kilogramme du sucre ou de la farine) alors que pour d’autres ils sont multipliés par trois voire par quatre (bombonnes de gaz).
        Le train de vie de l’Etat attire notre indignation.  L’actuel président, à la candidature tant controversée, a mis en place une équipe dont le nombre de ministres  est incalculable du fait de leur pléthore. Outre le nombre de ministres d’Etat  et de ministres, il s’est fait entouré de ministres conseillers. De nombreuses agences  étatiques sont créées pour satisfaire une clientèle politique. La  remise sur pieds d’un Sénat et d’un Conseil Economique et Social dont leur importance est toujours sujette à polémiques, selon l a posture républicaine des uns et des autres.
       Cette indignation dont il s’agit ne s’arrête pas au plan économique, la manière pose beaucoup plus problème. Abdoulaye nous aura habitués à un pilotage à vue dans la conduite des affaires du pays.  Ses pratiques tatillonnes sont tellement nombreuses qu’elles choquent à peine : des projets lancés à tout bout de champ sans études préalables. Nous en voulons pour preuves : le plan REVA ou retour vers l’agriculture, la GOANA ou grande arton5310.jpgoffensive agricole pour la nourriture et l’alimentation, le projet bac plus ou bac moins dans une éventuelle perspective de créer des emplois avec des auxiliaires dans l’enseignement… Nous ne les énumérerons tous, les observateurs avertis savent que ces projets constituent à eux seuls un très long chapelet que tout le monde ne s’évertuerait à égrener.
        A l’opposé de ses illustres prédécesseurs  Léopold Sèdar Senghor et  Abdou Diouf qui, durant tous leurs règnes, avaient tenu à l’écart leur famille respective, le troisième président  du Sénégal est adepte d’une gestion viviane-wade-1.gifgfamiliale de l’Etat : son fils, sa femme et sa fille sont présents à plusieurs 380-1-t-1.jpgstades de prises de décision.
        L’entrée ou plutôt l’imposition de Karim Wade à qui il a taillé la part du lion avec son super ministère, en dépit de sa déconvenue, lors des élections locales, car battu dans son propre bureau de vote. Très machiavélique, le pére avait trouvé un prétexte avec ces fameux travaux de l’ANOCI. Sa femme est au cœur, normal me diriez-vous mais les actes qu’elle pose sont orientés principalement  vers des zones aurifères. Sa fille a eu droit, fait exceptionnel, à des participations à des éditions du rallye Paris- Dakar avant de bénéficier de l’organisation du FESMAN dont l’opportunité reste à être démontrée.
        Indignés, à cause du manque de notoire considération qu’il accorde aux journalistes du pays. En effet, la plupart de ses interviews sont réservées aux médias occidentaux. Après de telles sorties, les sénégalais se ruent vers ces journaux étrangers pour y reprendre des pans ou simplement présenter l’intégralité de sa sortie. Sa dernière est réservée  à un journaliste de la place avide de scoop malgré une posture peu reluisante, en l’espace de quelques temps il amis beaucoup de sucre dans son thé.
       Indignés, car au Sénégal on laisse tranquille les véritables arnaqueurs, sinon comment comprendre que l’on initie une campagne afin de regrouper le montant de la caution d’un candidat, qui plus est s’est permis il y‘ a peu, de se payer un terrain de plus d’un milliard de francs. On utilise, moyennant quelques mètres de tissus ou des miettes, de pauvres innocents démunis pour se faire réélire.  Au Sénégal, le ridicule ne tue plus. On confère une crédibilité à des transhumants zélés qui constituent des contre-exemples.
          Une décision qui nous fend le cœur, celle du conseil constitutionnel, complice au plus haut chef de la forfaiture du vieil homme politique, qui use de la ruse pour s’éterniser au pouvoir. Leur complicité résulte des avantages acceptés (hausse sur les salaires, voiture rutilantes, etc.) à la veille de l’élection présidentielle. Leur sortie ne constitue pas pour certains sceptiques une surprise étant donné que tout était clair avec un Ministre de la Justice qui ouvrait le congrès d’investiture du président qui voudrait opérer un forcing, un Ministre de l’intérieur qui lisait la résolution du parti au pouvoir, le Premier Ministre qui plus tard déposait le dossier au greffe du conseil constitutionnel accompagné du Ministre des affaires étrangères.
akng0qcciaaa7pz.jpgHélas ! La désillusion qui nous anime est à la hauteur des espoirs surréalistes qu’on plaçait à l’endroit de ces cinq « sages ». La sagesse ne supposerait-elle pas une exemplarité ? S’ils ne se déclarent pas incompétents, s’ils ne sont pas désavoués par la cour de cassation, ils valident la candidature anticonstitutionnelle du principal concerné qui s’était, de son propre gré, exclut de la course.
        « Ma waxone waxxett », « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », épisode très amer dans l’histoire de notre jeune nation. L’honneur nous exige le respect scrupuleux de la parole donnée, la crédibilité est ainsi mise en jeu si on se permet de revenir, à tout va,  sur ses propos.
      Par delà la simple personne de Wade Abdoulaye, notre indignation trouve son expression d’après un constat : en Afrique les hommes accèdent au pouvoir pour se remplir les poches, alors qu’ailleurs on établit la traçabilité de tous ses biens. Un tel fait serait camouflé par notre « masla » local qui s’apparenterait, par moments, à l’hypocrisie. Vivement pour un respect considérable du citoyen- contribuable sénégalais qui, selon une interprétation juste des rôles, serait, en réalité le véritable patron car nourrissant, logeant,  habillant et entretenant  les élus.
 
thom-sank-2.jpg« L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort ; cet esclave répondra seul, de son malheur, s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte des maîtres qui prétendent l’affranchir : SEULE LA LUTTE LIBERE ».
Capitaine Noel Isidore Thomas Sankara
 
M. DIALLO IBNOU
Doctorant és Lettres Modernes, Option Grammaire Moderne
Professeur de Lettres Modernes ( ibndiallo@gmail.com)
 
 
 

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Date de dernière mise à jour : lundi 05 juillet 2021