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BAC 2021

EPREUVE DU PREMIER GROUPE : FRANÇAIS

République du Sénégal                                                                                   Université Cheikh Anta Diop

Office du Baccalauréat                                                                      Séries : L1- L'1- L2                                                Durée : 04 heures

                                                                                               Epreuve du 1er groupe

FRANÇAIS

( Un sujet au choix du candidat)

SUJET 1 : RÉSUMÉ SUIVI DE DISCUSSION (20 points)

Parce que miroir de la société, le théâtre reflète la structure, la philosophie et l’éthique de cette dernière.

En considérant l’ensemble du répertoire théâtral sénégalais, nous constatons tout d’abord que la femme n’y occupe guère une place importante. En Afrique noire en général et au Sénégal en particulier, les comédiennes comme les femmes qui s’en délectent disent du théâtre qu’il est misogyne. En effet, les dramaturges africains écrivent le plus souvent des pièces de théâtre où les rôles féminins sont insignifiants pour la grande majorité des cas. Au Sénégal, peu d’auteurs dramaturges ont réservé à la femme un rôle de premier plan comme Mbaye Gana Kébé (Afrique une), Ibrahima Sall (Le choix de Madior), Birame Diouf (Yacine Boubou) et Bilal Fall (Le serment).

Au théâtre, quand elle y est représentée, la femme apparaît rarement en tant que personnage autonome, responsable de son destin, capable de décision et partant pouvant influencer l’action dramatique. Elle est presque toujours l’ombre d’un autre personnage et n’a de valeur qu’à cause des rapports qu’elle a avec ce dernier : le héros d’ordinaire. Sans celui-ci, sa présence sur la scène n’apporte rien car elle est dénuée de force intérieure et n’a d’utilité que dans la mesure où elle nous renseigne sur le héros et nous permet de fixer son portrait plus nettement. Pourtant certains dramaturges, comme Cheikh A. Ndao, ont su donner à quelques-uns de leurs personnages féminins une individualité assez puissante. La Linguère Madjiguène et la Reine Séb Faal de L’exil d’Alboury sont des exemples à ce propos. La première est en quelque sorte le double de son frère. Elle a tout sacrifié à la patrie : le soin de sa personne et son bonheur conjugal. Tout en elle exprime la femme soldat que Séb Faal lui reproche d’être devenue. Cette dernière exprime avec véhémence sa soif de vivre et revendique son droit au bonheur rêvé auprès de son époux. (...)

Aujourd’hui, il est indispensable que le dramaturge songe à représenter valablement sur la scène de théâtre la femme qui s’est dignement illustrée dans l’histoire de notre pays et de nos jours, aux côtés de l’homme, participe avec acharnement à l’effort de construction nationale. Les premiers dramaturges africains qui n’ont pas accordé une grande place aux femmes dans leurs œuvres sont excusables. En fait, les préjugés traditionnels ont pendant longtemps tenu la femme à l’écart de la scène de théâtre conçue pour se montrer, s’exposer aux regards les plus indiscrets, autant dire, se livrer à une exhibition qui, en Afrique noire, ne fait guère bon ménage avec la pudeur, la discrétion voire l’effacement que l’on aime à découvrir chez la jeune fine et la femme.

Marouba FALL, " Le théâtre sénégalais face aux exigences du public", Ethiopiques, Nouvelle série, n° 2-3, volume II, 1984, pp. 37-38.

CONSIGNES

RÉSUMÉ : (10 points )

Vous résumerez ce texte entre 115 et 125 mots

DISCUSSION : (10 points )

M. Fall soutient : " Parce que miroir de la société, le théâtre reflète la structure, la philosophie et l’éthique de cette dernière."

Que pensez-vous de cette affirmation ?

Pour répondre à cette question, vous expliquerez les propos de l'auteur. Puis vous montrerez que le théâtre peut avoir d'autres fonctions. Enfin, vous analyserez les caractéristiques du théâtre qui lui permettent de remplir ses différentes fonctions.

SUJET 2 : COMMENTAIRE ( 20 points)

Dans " Aube Africaine", le poète raconte l'épopée de Naman, le héros malinké parti en France pour participer à la guerre contre l'Allemagne, mais qui sera assassiné à Thiaroye avec d'autres tirailleurs sénégalais par les militaires français alors qu'ils réclamaient leur pension militaire.

(Balafong.)

Plusieurs mois s’écoulèrent encore et tout le monde redevenait anxieux car on ne savait plus rien de Naman. Kadia envisageait d’aller de nouveau consulter le féticheur lorsqu’elle reçut une deuxième lettre. Naman, après la Corse et l’Italie, était maintenant en Allemagne et il se félicitait d’être décoré.

(Balafong.)

Une autre fois c’était une simple carte qui apprenait que Naman était fait prisonnier des Allemands. Cette nouvelle pesa sur le village de tout son poids. Les Anciens tinrent conseil et décidèrent que Naman était désormais autorisé à danser le Douga, cette danse sacrée du vautour, que nul ne danse sans avoir fait une action d’éclat, cette danse des empereurs malinkés dont chaque pas est une étape de l’histoire du Mali. Ce fut là une consolation pour Kadia de voir son mari élevé à la dignité des héros du pays.

(Musique de guitare)

[...]

Un beau jour, le chef du village reçut de Dakar quelques mots qui annonçaient l’arrivée prochaine de Naman. Aussitôt, les tam-tams crépitèrent. On dansa et chanta jusqu’à l’aube. Les jeunes filles composèrent de nouveaux airs pour sa réception car les anciens qui lui étaient dédiés ne disaient rien du Douga, cette célèbre danse du Manding.

(Tam-tams)

Mais, un mois plus tard, caporal Moussa, un grand ami de Naman, adressa cette tragique lettre à Kadia : « C’était l’aube. Nous étions à Tiaroye-sur-Mer. Au cours d’une grande querelle qui nous opposait à nos chefs blancs de Dakar, une balle a trahi Naman. Il repose en terre sénégalaise. »

(Musique de guitare)

En effet, c’était l’aube. Les premiers rayons de soleil frôlant à peine la surface de la mer doraient ses petites vagues moutonnantes . au souffle de la brise, les palmiers, comme écœuré par ce combat matinal, inclinaient doucement leurs troncs vers l’océan. Les corbeaux, en bandes bruyantes, venaient annoncer aux environs, par leur croassement, la tragédie qui ensanglantait l’aube de Tiaroye… Et, dans l’azur incendié, juste au-dessus du cadavre de Naman, un gigantesque vautour planait lourdement. Il semblait lui dire : « Naman ! Tu n’as pas dansé cette danse qui porte mon nom. D’autres la danseront ».

Fodéba Keita, Aube africaine et autres poèmes africains, Seghers, 1965.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé.

En vous appuyant sur les indications spatio-temporels, les temps verbaux, les champs lexicaux, etc., vous montrerez comment l'auteur se sert de l'histoire de Naman comme prétexte pour faire de son poème un hymne dédié aux tirailleurs sénégalais, mais aussi une dénonciation des injustices qu'ils ont subies.

SUJET 3 : DISSERTATION ( 20 points)

Dans Quelques aspects de la personne dans le roman, essai paru en 1o51, Ignace Meyerson démontre qu'à travers ses personnages, " le romancier décrit nécessairement l'homme d'une société et il décrit en même temps une société"

Partagez-vous cette opinion ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur des exemples précis. Vous expliquerez pourquoi le roman est assimilé à une simple représentation de la vie des hommes et de leur société. Vous démontrerez ensuite que dans tout roman, il y a une part d'invention. Enfin, vous montrerez comment ces deux aspects se complètent pour marquer la qualité de l'œuvre romanesque.

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