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Conseils pratiques en vue du BAC

102-4969.jpgCommunication présentée le 22 Juin 2013 

Notre communication a tourné autour des points suivants :

1 - Précisions préalables

2- Rappels littéraires de taille  

3- Conseils méthodologiques

4- Quelques applications

5- Conseils pratiques et précieuses

6- Foire aux questions des élèves

 

1 - Précisions préalables

Il n’est pas question pour nous de vous procurer des poissons. Notre souci fondamental consiste à vous apprendre comment pêcher. Ceci étant dit, nous tenons à préciser que nous ne pas dans le secret des dieux pour savoir sur quels thèmes porteront les sujets proposés au Bac.

Nous ferons preuve de pragmatisme en vous donnant quelques astuces dont vous aurez besoin.

2- Rappels littéraires de taille 

2.1. BREVE HISTOIRE DE LA LITTERATURE[1]

XVIème Siècle : Le retour à l’étude des œuvres de l’Antiquité gréco-latine symbolise la Renaissance. Celle-ci met en avant les valeurs humanistes. Le sonnet italien s’imposa.

XVIIème Siècle : Le classicisme est un idéal d’équilibre, d’ordre et de mesure. Le classicisme obéit à des règles fondées sur la raison et le bon goût.

XVIIIème siècle : Les écrivains, pour la plupart philosophes, développent l’esprit critique. Ils luttent pour la liberté, la tolérance, la justice et la raison. Ils dénoncent l’esclavage, le racisme, le fanatisme religieux, etc.

XIXème Siècle : Il est marqué par plusieurs courants littéraires : D’un côté, le Romantisme s’affranchit des contraintes classiques et promeut l’expression du « moi » ; le Parnasse, mouvement poétique contre les épanchements lyriques des romantiques prône une poésie descriptive extrêmement travaillée ; le Symbolisme, réagissant contre le Parnasse, suggère le réel au moyen de symboles.        

De l’autre le Réalisme et le Naturalisme se fondent sur une représentation minutieuse de la réalité.

XXème Siècle : Un siècle de contradictions marqué par les deux guerres mondiales. L’homme ressent avec angoisse le malaise de sa condition (sentiment que l’existence est absurde ; la faillite de la raison, etc.). Le siècle est marqué d’une part par le Surréalisme qui libère l’art et l’écriture de toutes les contraintes imposées par le goût et la raison. On assiste à l’engagement des écrivains et artistes avec des prises de positions politiques ou idéologiques.

De l’autre, le mouvement de la Négritude qui matérialise l’émergence d’intellectuels africains ou noirs de la diaspora redécouvrant et chantant leur héritage culturel. A travers des revues mythiques telles que Le Monde noir, Légitime défense et L’Etudiant noir ils ont lutté pour la réhabilitation de la race noire.

 

2-2. Rappels littéraires de taille 

La littérature est une des composantes de l’art, d’où la place qu’occupe l’esthétique dans chaque œuvre littéraire. Stendhal disait à juste titre « toute œuvre d’art est un beau mensonge[2] ». 

 La littérature relève de la fiction. Elle est une création de l’esprit. Son point de départ est la réalité. Ce même écrivain réaliste disait : «  le roman : un miroir que l’on promène le long d’un chemin ».

Tout œuvre littéraire véhicule un message. Elle a forcément une visée didactique. On peut se divertir, s’informer, découvrir, prendre conscience, s’engager, etc.

Triste constat : La lecture est en perte de vitesse. Beaucoup n’ont plus le réflexe du livre, d’où cette baisse du niveau des élèves. Contrairement à ce qui se dit les Technologies de l’Information et de la Communication promeuvent la littérature avec les applications : livrel ou e books.

 

2.3. Genres littéraires

2.3.1. Le roman : Genre littéraire relevant de la fiction, le roman est écrit en prose. L’histoire est racontée  au lecteur par le narrateur.

Ses personnages sont des êtres de papier qui sont perçus comme réels. Ils ont une identité, un nom, un statut social, etc. Le lecteur peut se reconnaître à travers les personnages ?

Le roman peut divertir, informer, dénoncer, etc.

 

XVIe siècle : F. Rabelais

XVII siècle : Madame de La Fayette

XVIIIe siècle : Bernardin de Saint Pierre

XIXe siècle : V. Hugo, Stendhal, G. Flaubert, E. Zola, H. Balzac ...

XXe siècle : A. Gide, M. Proust, A. Camus, A. Robbe-Grillet, René Maran, Ousmane Sembéne, Ouusmane Socé Diop, Abdoulaye Sadji…

2.3.2. La poésie : Elle se distingue du roman par ses spécificités : mise en page, musicalité, etc.  Genre littéraire assez particulier, elle se définit comme un travail sur le langage. Elle est marquée par des répétitions de toutes sortes : refrains, rimes, allitérations, assonances, rythme, etc.

Le « moi» du poète : le lyrisme renvoie à l’expression des sentiments intimes, des émotions ou des états d’âme du poète, avec des thèmes tels que l’amour, la mort, la tristesse, la fuite du temps, etc. (les poètes romantiques).

Le poète peut aussi, à travers sa plume, défendre une cause politique, religieuse ou sociale.

Poésie de la Pléiade :  J. du Bellay, P. de Ronsard

XVIIe siècle : Jean de La Fontaine

XIXe siècle : poésie romantique : A. de Lamartine, A. de Vigny, A. de Musset, V. Hugo

Poésie parnassienne : Leconte de Lisle, C. Baudelaire,

Poésie symboliste : C. Baudelaire, P. Verlaine, A. Rimbaud…

Poésie surréaliste : G. Apollinaire, P. Eluard, R. Desnos

Poésie de la Négritude : A. Césaire, L. S. Senghor, L. G. Damas, D. Diop…

2.3.3. Le théâtre :

La pièce théâtrale est d’abord écrite avant d’être représentée. Le texte théâtral comporte des didascalies ou indications scéniques (nom des personnages, ton de la voix, jeu de scène, etc.) et des répliques ou paroles prononcées par les personnages.

La situation d’énonciation est double au théâtre. Les personnages échangent des messages qui sont aussi destinés au spectateur.

Au théâtre, la parole est action. A travers les prologues et les apartés, on s’adresse au public. 

Avec  le théâtre, les dramaturges dénoncent les travers des hommes : il s’agit du théâtre engagé.  Au XXe siècle, des auteurs à l’instar de  J. Giraudoux s’engagent contre la guerre.

Le théâtre a été pour d’autres écrivains une tribune idéologique pour aborder le conflit entre la morale et l’action politique[3] (A. Camus, J. P. Sartre). En Afrique, la satire des mœurs a servi à dénoncer les injustices, à s’attaquer à la corruption des puissants et à participer à l’éveil de conscience des populations.

Théâtre classique. Tragédie : J. Racine, Corneille

Comédie : Moliére

XVIII siècle. Comédie : Marivaux, Beaumarchais…

XIX siècle : Le drame romantique : V. Hugo, A. Musset…

XX siècle : J. Anouilh, E. Ionesco, A. Camus, J. P. Sartre, A. Césaire, B. Dadié , S. Badian,…

3- Conseils méthodologiques 

3-1-DISSERTATION

Ce qu’elle n’est pas

Elle n’est pas un fourre-tout. Elle n’est pas non plus la récitation d’une leçon.

Ce qu’elle est

Elle est plutôt une réflexion personnelle argumentative et cohérente d’un bout à l’autre.

Sa structure est formée d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion

a-      L’introduction constitue un paragraphe. Il faut d’abord situer le sujet dans un contexte général (thématique, culturel, historique, etc.) ; ensuite présenter le sujet à traiter (le reformuler ou le conduire tel quel), reformuler la problématique avec précision ; enfin annonce les étapes du développement.

b-    Le développement représente la suite logique du plan annoncé  à la fin de l’introduction. Il faudra faire preuve de précision et de cohérence.

L’écriture en paragraphes est exigée dans le développement.  Il faudra éviter de commenter les exemples  fournis.

C - La conclusion :

Elle consiste à dresser un résumé du travail qui a été fait tout en donnant des perspectives.

 

3-2- COMMENTAIRE

Ce qu’il n’est pas

Elle n’est pas une simple reformulation d’un texte proposé. Le commentaire ne doit pas se limiter à une compilation de figures de style.

Ce qu’il est

Le commentaire de texte littéraire équivaut à une explication alliant le fond (répondant aux questions qui, pourquoi ?) et la forme (répondant à la question comment ?).

Le commentaire suivi, comme son nom l’indique, obéit à la linéarité du texte : ligne après ligne ou vers après vers.

Par contre, dans le commentaire composé, l’explication se fait suivant les centres d’intérêt.

Le commentaire de texte comporte une introduction, un développement et une conclusion.

L’introduction est constituée d’une situation du texte selon le contexte littéraire, logique, historique, etc., d’une idée générale et d’un plan.

Dans l’explication détaillée, on doit concilier le fond et la forme. On mettra en valeur toutes les ressources du texte.

La conclusion est le lieu de présenter le bilan du travail préalablement effectué.

3-3- RESUME SUIVI DE DISCUSSION

Ce qu’il n’est pas

Le résumé de texte n’est pas une discussion, une analyse ou un commentaire. Dans le résumé, on ne doit pas insérer dans le texte un élément nouveau.

Ce qu’il est

Le résumé est une contraction fidèle d’un texte initialement compris.

En résumant le texte, on est tenu de respecter l’ordre des idées, de même que le système énonciatif.

La discussion, qui est composée d’une thèse et d’une antithèse, obéit aux grandes lignes de la dissertation.

 

4- Applications :

4-1- Dissertation

Sujet : Le poète adopte à l’égard du monde réel une position ambiguë : il s’en éloigne, en conteste l’ordre puis le réinvestit, le fait vivre autrement, et ainsi désoriente dépayse le lecteur.

Qu’en pensez-vous ?

Thème : Poésie et réel

Prédicat : Position ambiguë (complexe) du poète vis-à-vis de la réalité

Plan approuvé lors de la séance

Première partie : La poésie s’écarte du réel

-          Univers fictif, créé parle poète

-          Dans l’univers poétique, les mots ont un pouvoir particulier

Deuxième partie : Le poète,  témoin de la réalité

-          La poésie lyrique

-          La poésie engagée

 

4-2- Commentaire :

Demain

Âgé de cent  mille ans, j’aurais encore la force

De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir ; le matin est neuf, neuf est le soir.

 

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille

A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Robert Desnos, Etat de veille, Ed. Gallimard, 1943

A travers le para texte, on a une idée précise sur la période durant laquelle fut produit ce texte. Robert Desnos, poète surréaliste était aussi un membre actif du Mouvement de la Résistance française. Ce poème « Demain » extrait du recueil Etat de veille est un appel à la Résistance.

Quelques pistes dégagées :

Foi en un avenir prometteur. Demain est polysémique.

L’exagération marquée par « Âgé de cent  mille ans » v 1.

Une attente teintée d’espoir

« Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, », plus qu’une simple métaphore ou une personnification  ce vers représente une allégorie du temps.

« je » implique le poète alors que dans la deuxième strophe « nous »symbolise un appel à l’union, à la mobilisation.

« Mais depuis trop de mois »V5 traduit le caractère assez vague de la durée.

 

4-3- Résumé

Les uns adorent la foule; d’autres l’exècrent; mais bien peu d’hommes à part ces psychologues étranges, à moitié fous, philosophes singulièrement subtils, bien qu’hallucinés, Edgard Poe, Hoffman et autres esprits de même ordre, ont étudié ou plutôt pressenti  ce mystère; une foule.

Un dicton populaire affirme que  la foule ne raisonne pas. Or, pourquoi la foule ne raisonne- t-elle pas du moment que chaque particulier dans la foule raisonne ? Pourquoi une foule fera-t-elle spontanément ce qu’aucune des unités de cette foule n’aurait fait ? Pourquoi une foule a-t-elle des impulsions irrésistibles, es volontés féroces, des entrainements que rien n’arrête, et, emportée par un de ces entrainements accomplit-elle des actes qu’aucun des individus qui la composent, n’accomplirait ?

Guy de Maupassant, Le Gaulois, 23 Mars 1882.

Dans le premier paragraphe, il  y a eu des noms propres et d’exemples. Il faut donc, à ce niveau, sélectionner les éléments essentiels et éliminer les accessoires.

Une série de questions relatives à la maxime la foule ne raisonne pas se trouve dans le second paragraphe. Cette remarque étant faite, il fallait procéder au résumé.

Résumé proposé :

Les avis sont partagés sur la foule, mais rares sont ceux qui ont étudié son mystère. La foule ne raisonne pas, dit-on. Ce qui suscite plusieurs interrogations.

Discussion

Discutez cette affirmation selon laquelle la foule ne raisonne pas.

Après avoir introduit, on pourrait avoir dans la discussion proprement dite :

Thése : La foule ne raisonne

Elle ressent

Dans la foule on se laisse dominer par la passion

On réfléchit après coup

On se laisser entrainer par l’autre ou les autres

On est sous l’emprise de l’action collective

On donne des congés à sa raison

Exemple : Meetings,  «  la hola au stade » , manifestations…

 

Antithèse : La foule peut être raisonnable

L’intérêt particulier conféré à un sujet peut pousser les membres d’une communauté à ne jamais donner de vacances à leur bon sens.

On crée une sorte d’émulation

La qualité de l’assistance peut susciter une certaine émulation, entre intellectuels par exemple.

Une exemplarité est incarnée

Exemples : Séminaire, conférence, colloque, séance de révisions

5- Conseils pratiques

1-      Concentration du début à la fin : ne pas se laisser distraire.

2-      Lecture attentive et multiple du sujet

3-      Ne communiquez pas, durant les épreuves, avec vos camarades : les tricheurs et leurs complices sont sanctionnés.

4-      Gérez  bien votre temps

5-      Utiliser un brouillon

6-      Prenez le soin de relire votre copie afin d’éviter les fautes (commettez-en moins !).

7-      N’abrégez pas : écrivez les mots en toutes lettres.

8-      Attention au découpage des mots ; celui-ci doit se faire en syllabes

9-      Faîtes preuve de cohérence. Ecrivez en paragraphes : Dissertation, discussion, commentaire.

10-   Ayez deux stylos : l’un servira de secours.

11-   Evitez les ratures sur la copie

12-   Présenter une copie aérée : des alinéas au début de chaque paragraphe

13-   Sauter une ligne entre deux parties ; une double ligne entre l’introduction et le développement, et entre le développement et la conclusion

14-   Présenter des titres de parties convaincants. Et non pas : nous allons expliquer et discuter, etc.

 

 

 

 

 

 

 


[1] Français 3e, Ouvrage réalisé sous la direction d’Hélène Potelet, Hatier, 1999.

[2] Stendhal, Le Rouge et le Noir, I, XII.

[3] Littérature 2, Textes et pratique de la langue, Collection INDIGO, Inde, 2010.

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Date de dernière mise à jour : samedi 01 juillet 2017