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" Gabriel Péri"

De Paul Eluard

Un dimanche, un texte vous tient toujours en haleine
Texte choisi : " Gabriel Péri" de Paul Eluard
Présentation de l'auteur : Paul Eluard (1895-1952) de son vrai nom Eugène Grindel est né à Paris. Il adhéra au surréalisme et fit preuve d'originalité. 
Avec sa poésie tantôt lyrique, tantôt politique, Paul Eluard est considéré comme l'un des plus grands poètes du XXe siècle. Son poème "Liberté" est devenu le "symbole de la résistance à 'oppression nazie". Il adhéra au Parti communiste français. 

Texte :  Gabriel Péri
Un homme est mort qui n’avait pour défense 
 Que ses bras ouverts à la vie
 Un homme est mort qui n’avait d’autre route
 Que celle où l’on hait les fusils
 Un homme est mort qui continue la lutte
 Contre la mort contre l’oubli

Car tout ce qu’il voulait
 Nous le voulions aussi
 Nous le voulons aujourd’hui
 Que le bonheur soit la lumière
 Au fond des yeux au fond du cœur
 Et la justice sur la terre

Il y a des mots qui font vivre
 Et ce sont des mots innocents
 Le mot chaleur le mot confiance
 Amour justice et le mot liberté
 Le mot enfant et le mot gentillesse
 Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
 Le mot courage et le mot découvrir
 Et le mot frère et le mot camarade
 Et certains noms de pays de villages
 Et certains noms de femmes et d’amies
 Ajoutons-y Péri
 Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
 Tutoyons-le sa poitrine est trouée
 Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
 Tutoyons-nous son espoir est vivant.
     Paul Éluard, Au rendez-vous allemand, Paris, Éditions de Minuit, 1945. 
Quelques axes de lecture
- La poésie militante
- Les notes d'espoir
- L'implication du poète
- La progression des idées
- La puissance des mots
- Repérez, dans le texte, tous les mots "qui font vivre"
- Les valeurs des temps et modes verbaux : passé composé, imparfait de l'indicatif, présent du subjonctif, impératif présent, etc.
- L'effacement de la ponctuation
- Repérage et interprétation de figures de style : anaphore, parallélisme, métaphore, antithèse, ellipse, allégorie, euphémisme, polysyndéte,  accumulation, etc.

Insistons sur :
1- L'enjambement prolonge la phrase sur plusieurs vers.
Exemple :
" Un homme est mort qui n’avait pour défense 
 Que ses bras ouverts à la vie"

2- Des figures de style
A- La métaphore : C’est une comparaison sans outil comparatif, une assimilation.
Exemple :
" Nous le voulons aujourd’hui
 Que le bonheur soit la lumière"
- Nous notons une assimilation entre " bonheur" et " lumière"
B- L'anaphore : C'est la répétition de(s) même(s) terme(s) en début de phrases, de vers ou de plusieurs
propositions.
Exemple :
Un homme est mort qui n’avait pour défense 
 Que ses bras ouverts à la vie
 Un homme est mort qui n’avait d’autre route
 Que celle où l’on hait les fusils
 Un homme est mort qui continue la lutte
- Notons la reprise anaphorique de l'expression : " Un homme est mort qui ..." aux vers 1, 3,5.

C- Le parallélisme : C’est le fait d’utiliser une syntaxe semblable pour deux énoncés.
Exemple :
" Nous le voulions aussi
 Nous le voulons aujourd’hui"
- La même structure syntaxique est employée dans ces 2 vers

D- L'antithèse : C'est une forte opposition entre deux termes.
Exemple :
" Un homme est mort qui n’avait pour défense 
 Que ses bras ouverts à la vie"
- L'antithèse est matérialisée par l'opposition entre les mots " mort" et " vie"

E-  La polysyndéte : A l’inverse de l’asyndète, la polysyndète consiste à multiplier les mots de liaison : conjonctions ou adverbes.
" Le mot courage et le mot découvrir
 Et le mot frère et le mot camarade
 Et certains noms de pays de villages
 Et certains noms de femmes et d’amies"
- Notons l'emploi répété de la conjonction de coordination "et" aux vers 20, 21 et 22.
Lien utile : http://www.sunumbir.com/pages/methodologies-et-autres/les-figures-de-style-ou-de-rhetorique.html

 

12/08/2018

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