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Martin Luther King, La Non-violence

Texte cent septième

1- Présentation de l'auteur :
"Martin Luther King Jr., né à Atlanta (Géorgie) le 15 janvier 1929 et mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee), est un pasteur baptiste afro-américain, militant non-violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté."
Source : Wikipedia

2- Texte choisi : La non-violence
Soulignons tout d’abord que la résistance non-violente n’est pas destinée aux peureux ; c’est une véritable résistance ! Quiconque y aurait recours par lâcheté ou par manque d’armes véritables, ne serait pas un vrai non-violent. C’est pourquoi Gandhi a si souvent répété que, si l’on n’avait le choix qu’entre la lâcheté et la violence, mieux valait choisir la violence. Mais il savait bien qu’il existe toujours une troisième voie : personne – qu’il s’agisse d’individus ou de groupes – n’est jamais acculé à cette seule alternative : se résigner à subir le mal ou rétablir la justice par la violence ; il reste la voie de la résistance non-violente. En fin de compte, c’est d’ailleurs le choix des forts, car elle ne consiste pas à rester dans un immobilisme passif. L’expression « résistance passive » peut faire croire – à tort – à une attitude de « laisser-faire » qui revient à subir le mal en silence. Rien n’est plus contraire à la réalité. En effet, si le non-violent est passif, en ce sens qu’il n’agresse pas physiquement l’adversaire, il reste sans cesse actif de cœur et d’esprit et cherche à le convaincre de son erreur. C’est effectivement une tactique où l’on demeure passif sur le plan physique, mais vigoureusement actif sur le plan spirituel. Ce n’est pas une non-résistance passive au mal, mais bien une résistance active et non-violente.
En second lieu, la non-violence ne cherche pas à vaincre ni à humilier l’adversaire, mais à conquérir sa compréhension et son amitié. Le résistant non-violent est souvent forcé à s’exprimer par le refus de coopérer ou les boycotts, mais il sait que ce ne sont pas là des objectifs en soi. Ce sont simplement des moyens pour susciter chez l’adversaire un sentiment de honte. Il veut la rédemption et la réconciliation. La non-violence veut engendrer une communauté de frères, alors que la violence n’engendre que haine et amertume.
Troisièmement, c’est une méthode qui s’attaque aux forces du mal, et non aux personnes qui se trouvent être les instruments du mal. Car c’est le mal lui-même que le non-violent cherche à vaincre, et non les hommes qui en sont atteints. Quand il combat l’injustice raciale, le non-violent est assez lucide pour voir que le problème ne vient pas des races elles-mêmes. Comme j’aime à le rappeler aux habitants de Montgomery : « Le drame de notre ville ne vient pas des tensions entre Noirs et Blancs. Il a ses racines dans ce qui oppose la justice à l’injustice, les forces de lumière aux forces des ténèbres. Et si notre combat se termine par une victoire, ce ne sera pas seulement la victoire de cinquante mille Noirs, mais celle de la justice et des forces de lumière. Nous avons entrepris de vaincre l’injustice et non les Blancs qui la perpétuent peut-être. »
Quatrième point : la résistance non-violente implique la volonté de savoir accepter la souffrance sans esprit de représailles, de savoir recevoir les coups sans les rendre. Gandhi disait aux siens : « Peut-être faudra-t-il que soient versés des fleuves de sang, avant que nous ayons conquis notre liberté, mais que ce soit notre sang. » Le non-violent doit être prêt à subir la violence, si nécessaire, mais ne doit jamais la faire subir aux autres. Il ne cherchera pas à éviter la prison et, s’il le faut, il y entrera « comme un fiancé dans la chambre nuptiale ».
Ici, certains demanderont : « Pourquoi encourager les hommes à souffrir ? Pourquoi faire du vieux précepte de « tendre l’autre joue » une politique générale ? Pour répondre à ces questions, il faut comprendre que la souffrance imméritée a valeur de rédemption. Le non-violent sait que la souffrance est un puissant facteur de transformation et d’amélioration. « Les choses indispensables à un peuple ne sont pas assurées par la seule raison, mais il faut qu’il les achète au prix de sa souffrance », disait Gandhi, il ajoute : « Mieux que la loi de la jungle, la souffrance a le pouvoir de convertir l’adversaire et d’ouvrir son esprit qui sinon reste sourd à la voix de la raison. »
Cinquièmement, la non-violence refuse non seulement la violence extérieure, physique, mais aussi la violence intérieure. Le résistant non-violent est un homme qui s’interdit non seulement de frapper son adversaire, mais même de le haïr. Au centre de la doctrine de la non-violence, il y a le principe d’amour. Le non-violent affirme que, dans la lutte pour la dignité humaine, l’opprimé n’est pas obligatoirement amené à succomber à la tentation de la colère ou de la haine. Répondre à la haine par la haine, ce serait augmenter la somme de mal qui existe déjà sur terre. Quelque part, dans l’histoire du monde, il faut que quelqu’un ait assez de bon sens et de courage moral pour briser le cercle infernal de la haine. La seule façon d’y parvenir est de fonder notre existence sur l’amour.

              Martin Luther King, Combats pour la liberté,1958.

3- Quelques axes de lecture
- Présentez la thèse de l'auteur
- Nette différence entre la réalité et la perception : des précisions apportées par l'auteur
- La non-violence : un viatique
- Place de choix accordée à l'amour
- Un texte argumentatif : les différentes étapes du raisonnement ( repérage des connecteurs logiques )
- Repérage des idées essentielles, suppression des exemples illustratifs
- Gandhi et Martin Luther King : promoteurs de la non-violence
4- Insistons sur :
Discussion : Partagez-vous l'opinion de Martin Luther King selon laquelle : " Répondre à la haine par la haine, ce serait augmenter la somme de mal qui existe déjà sur terre"

Bon dimanche à tous !Image 120

05/06/2016

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Date de dernière mise à jour : dimanche 05 juin 2016