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Mentir ou dire la vérité de Magatte Camara

Texte cent quarante-neuvième

- Texte

Mentir ou dire la vérité

Mon oncle, qui exécrait le mensonge, soutenait qu'il fallait toujours dire la vérité.

Cette conviction, il l'avait érigée en règle et entendait que je la respectasse scrupuleusement. Aussi, la moindre entorse à cette règle était-elle punie avec sévérité.

Cependant, l'aveu de la vérité également me valait presque toujours une sanction, parfois même plus dure que la première.

Dire ou ne pas dire la vérité : j'étais souvent enfermé dans ce dilemme car il m'arrivait, surtout en hivernage, de vouloir la transgresser.

C'est que j'avais une passion : les baignades au marigot. J'en raffolais et il m'était difficile de résister à la tentation.

De voir cette vaste étendue d'eau limpide ceinturée par un cordon de nénuphars à fleurs blanches ; d'entendre alentour l'orchestre des grenouilles jouant leur symphonie, de penser à la sensation de bien-être que devait procurer une eau si rafraîchissante en ces périodes de canicule ... Tout cela prenait, pour moi, les allures d'une invitation que je ne pouvais, ni ne voulait décliner.

   Or l'oncle, évoquant les risques de noyade, m'avait interdit de me baigner dans un marigot. Peut-être, ne savait-il pas que le marigot était aussi le théâtre de nos petits règlements de compte et qu'il y avait, dans ces cas là, un point d'honneur à s'y rendre !

                           Magatte Camara, L'album d'une vie.

II- Quelques axes de lecture

-  Qu’est-ce qui montre que l’auteur est à la fois narrateur et personnage principal ?

- Une éducation de base

- Un souvenir

- Pourquoi le fait de «  dire ou ne pas dire la vérité » symbolisait un dilemme ?

- Quel temps verbal est fréquemment employé ?

- Relevez deux adverbes de manière en-ment

- Donnez le sens des mots : exécrer, dilemme

- Repérez un verbe conjugué à l’imparfait du subjonctif

- Le substantif « conviction » vient de quel verbe ? Quel substantif vient du verbe « ériger » ?

III- Insistons sur :

1- Le connecteur logique « Aussi » en tête de phrase

Pour exprimer la conséquence le connecteur logique «aussi » est employé. Placé en tête de phrase, il a suivi de l’inversion du sujet.

Exemple : « Aussi, la moindre entorse à cette règle était-elle punie avec sévérité. »

 

2- L’imparfait du subjonctif

« Le subjonctif imparfait n'est plus employé dans la langue orale courante. On l'entend encore dans les discours (qui sont en fait écrits puis lus ou appris). Même à l'écrit, l'emploi du subjonctif imparfait est le signe d'une langue particulièrement soignée. On emploie plutôt à sa place le subjonctif présent. »

Exemple : « Cette conviction, il l'avait érigée en règle et entendait que je la respectasse scrupuleusement. »

3- L'imparfait de l'indicatif

L'imparfait de l'indicatif est le temps de la description des actions qui durent dans le passé.

Exemple : « l'aveu de la vérité également me valait presque toujours une sanction »

 

4- La ponctuation : les deux-points

Ils symbolisent un rapport logique très étroit. Ils peuvent annoncer une citation, des propos rapportés, une explication, etc. 

Exemple : « Dire ou ne pas dire la vérité : j'étais souvent enfermé dans ce dilemme car il m'arrivait, surtout en hivernage, de vouloir la transgresser. »

1- TEXTE EXTRAIT DE L'annale L'épreuve de Français 3ème, NEAS, 2005.

2/04/2017

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