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Texte cent vingt-deuxième

Texte choisi : L’épilogue de la collégienne

I- Présentation de l’auteur : Marouba Fall est un écrivain sénégalais né en 1950 à Dakar. Il est à la fois romancier : La Collégienne ( 1990), Entre Dieu et satan (2003), Casseurs de solitude(2012)  ; poète : Cri d’un assoiffé de soleil ( 1984), Pépites de terre ( 2004), Chasseur d’éternité (2012) ; dramaturge : Adja, militante du G.R.A.S (1985), Aliin Sitooye Jaata ou la Dame de Kabrus : suivi de Adja la militante du G.R.A.S (1996) ; essayiste :  Lis Tes Ratures (2010), etc.

 

II-Texte : A la mémoire d’Ouly

… Revenu à la clinique Niang, je trouve Gnilane – c’est le prénom de l’infirmière sympathique- qui semble impatiente.

  • On dirait que tu n’es pas pressé de voir ton rejeton, toi, s’exclama-t-elle en recevant le ballot que j’avais à la main.

Elle me tourne le dos. Son déhanchement me fait rêver un peu. Lui emboitant le pas, je pénètre après elle, dans la salle d’accouchement. Penda est toujours sur la table. Son sourire épanoui m’assure qu’elle n’a pas beaucoup souffert.

  • Où est l’enfant ? demandé-je.

Gnilane me désigne un berceau. Je me penche et mon cœur se met à battre plus vite. J’ai reçu comme une décharge électrique quand j’ai vu les yeux de l’enfant. Ils me rappellent d’autres yeux qui m’ont tant troublé et qui, pour toujours, se sont fermés sur le secret du séjour à l’autre versant du monde…

Puisque ce bébé issu de mon sang est une fille et que ses yeux sont si pleins de toi, je l’appellerai par ton prénom. Ainsi, me souviendrai-je encore de toi, malgré le corps sculptural de Penda qui, chaque soir, s’impose à mon corps et avec toute l’énergie de sa réalité, conspire à te faire oublier.

Je reprendrai plus souvent le chemin de ta tombe et chaque vendredi, j’irai te lire un chapitre du livre que notre aventure m’a inspiré, Ouly.

                                                       Marouba Fall, La collégienne, NEAS, 1990.

III- Quelques axes de lecture

- La splendeur des yeux d’Ouly refait surface

- Qui parle ? Justifiez votre réponse

- Les marques de la description

- Les personnages en présencce

- Les valeurs du monde indicatif

- Repérage et interprétation de figures de style : hyperbole, métaphore, périphrase, etc.

IV- Insistons sur :

1- La proposition subordonnée causale

Généralités

La subordonnée causale indique le motif du procès contenu dans la principale. Elle a pour mots introducteurs les conjonctions puisque, comme ou les locutions conjonctives : parce que, vu que, du moment que, étant donné que, sous prétexte que, soi-disant que, non pas que, ce n’est pas que, etc.

Fonction

Elle est essentiellement complément circonstanciel de cause du verbe de la principale car elle exprime le motif par rapport à la principale.

Exemple : Puisque ce bébé issu de mon sang est une fille et que ses yeux sont si pleins de toi, je l’appellerai par ton prénom

PS : Dans cet exemple, la conjonction de subordination « que » est mise pour « puisque »

2- La place des pronoms sujets

Si le verbe auquel « je » est postposé se termine par une sourde [ ǝ ], on substitue à cette voyelle un [e] fermé accentué[1]

La succession de deux syllabes comportant [ ǝ ] rendrait le groupe imprononçable.

Exemple : «- Où est l’enfant ? demandé-je. »

3- La périphrase : Elle consiste à remplacer un mot par une expression de sens équivalent qui évite une répétition ou donne une explication. La périphrase peut attirer l’attention sur une qualité.

Exemple : Ils me rappellent d’autres yeux qui m’ont tant troublé et qui, pour toujours, se sont fermés sur le secret du séjour à l’autre versant du monde…

Insistons aussi sur :
4- Futur simple de l’indicatif ou conditionnel présent : Quelle terminaison choisir : rai ou rais ?
a- Pour affirmer une action à venir ou une certitude, on emploie le futur simple.
Exemple : "Je reprendrai plus souvent le chemin de ta tombe et chaque vendredi, j’irai te lire un chapitre du livre que notre aventure m’a inspiré, Ouly."
b- On emploie le conditionnel présent pour exprimer une condition, un doute, un refus poli, un conseil, etc. On emploie le conditionnel passé pour exprimer une possibilité dans le passé.
Exemple : Il aurait commis une erreur inadmissible s'il n'avait pas été bien formé.
NB : Autre moyen : remplacez « je » par « nous »

5- La ponctuation : Les tirets
" Encadrant une phrase ou un segment de phrase, les tirets jouent un rôle semblable à celui des parenthèses. Il s’agit souvent d’un commentaire de celui qui écrit ."
PS : Dans un dialogue, le tiret sert à indiquer que l’on change d’interlocuteur
In Bescherelle, la grammaire pour tous, Hatier, 2008.
Exemple : " je trouve Gnilane – c’est le prénom de l’infirmière sympathique- qui semble impatiente." : Dans cet exemple, la séquence encadrée par les tirets fournit une explication.

 

Bon dimanche à tous !

25/09/2016 14182350 1169409606430386 1571613982 n 2

 

 

 

 

 

[1] Grammaire du français classique et moderne, Robert Léon Wagner et Jacqueline Pinchon, Hachette, 2001.

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Date de dernière mise à jour : mardi 27 septembre 2016