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Texte cent vingt-septième

Texte choisi : « La crainte de la différence » de Jean Dausset

Texte :

Distinguer l'essentiel de l'accessoire

La crainte de la différence, allant parfois jusqu'à son refus, est un réflexe largement répandu. Les enfants ont peur de se distinguer des autres. Les adolescents sont les premiers à suivre les modes. Mais, bien plus grave, les adultes   presque instinctivement de tous ceux qui n'appartiennent pas à leur collectivité, entraînant rivalités de palier, discussions entre administrations, discordes entre nations, haines religieuses ou raciales.

Et pourtant ce réflexe est à la fois un non-sens biologique et une erreur fondamentale sur le plan culturel.

Sur le plan biologique, trois notions en aideront la compréhension : 

D'abord, chaque être vivant est différent ; il est même unique tant il y a de variations possibles dans sa composition chimique. C'est le produit du mélange des caractères paternels et maternels, ceux-ci provenant eux-mêmes d'un mélange des caractères des quatre grands-parents. De plus, ces caractères (ou gènes) présentent dans les populations de multiples variantes. Pour l'homme, le nombre de combinaisons possible dépasse, a-t-on dit, le nombre des atomes contenus dans tout l'univers connu. A chaque génération apparaissent donc, fruits de la loterie génétique, des êtres nouveaux, uniques car formés d'une combinaison entièrement nouvelle des caractères génétiques. La nature a bien pris soin d'assurer que ce mélange se reproduise à intervalles réguliers ; le sexe et la mort le répètent à chaque génération. 

Ensuite, selon le processus darwinien de la sélection naturelle, les individus ayant reçu, par hasard, les combinaisons les rendant les plus aptes à vivre dans un certain milieu, survivent et ont le plus de descendants, alors que les moins aptes en ont moins. Ainsi, grâce à la diversité des individus qui la composent, une espèce pourra-t-elle s'adapter à d'éventuels changements d'environnement, de climat ou à l'apparition de nouveaux parasites ou agents pathogènes. La différence entre individus est donc une nécessité absolue pour la perpétuation d'une espèce. Elle est la base de toute vie animale ou végétale

Enfin, l'environnement façonne les variétés à l'intérieur des espèces : l'hirondelle nord-africaine n'est pas identique à celle de Norvège, le peuplier d'Italie diffère de celui du nord de l'Europe, le type humain méditerranéen diffère du type nordique, etc. Sur l'homme moderne l'influence de l'environnement joue peut-être moins qu'autrefois, mais son rôle est déterminant sur son psychisme. Deux vrais jumeaux qui ne diffèrent en rien sur le plan génétique subissent, surtout s'ils sont séparés, des influences externes différentes et deviennent ainsi des êtres différents. Seul l'homme passe de l'individualité à la personnalité parce qu'il s'approprie à partir de son milieu social un patrimoine culturel.

Jean Dausset (professeur de médecine) Reproduit du Courrier de l'UNESCO, sept. 1986, p. 34.

Texte de base

Exemple de reformulation

« Les enfants ont peur de se distinguer des autres. Les adolescents sont les premiers à suivre les modes. Mais, bien plus grave, les adultes   presque instinctivement de tous ceux qui n'appartiennent pas à leur collectivité »

Les enfants, les adolescents et les adultes ont peur des autres

« Sur le plan biologique, trois notions en aideront la compréhension »

Biologiquement, trois notions l’expliquent

« C'est le produit du mélange des caractères paternels et maternels, ceux-ci provenant eux-mêmes d'un mélange des caractères des quatre grands-parents. »

C’est héréditaire

 

 

 

2016, Bac S

Résumé :

La crainte de la différence, allant parfois jusqu'à son refus, est un réflexe largement répandu. Les enfants ont peur de se distinguer des autres. Les adolescents sont les premiers à suivre les modes. Mais, bien plus grave, les adultes se méfient presque instinctivement de tous ceux qui n'appartiennent pas à leur collectivité, entraînant rivalités de palier, discussions entre administrations, discordes entre nations, haines religieuses ou raciales.

Et pourtant ce réflexe est à la fois un non-sens biologique et une erreur fondamentale sur le plan culturel.

Sur le plan biologique, trois notions en aideront la compréhension : 

D'abord, chaque être vivant est différent ; il est même unique tant il y a de variations possibles dans sa composition chimique. C'est le produit du mélange des caractères paternels et maternels, ceux-ci provenant eux-mêmes d'un mélange des caractères des quatre grands-parents. De plus, ces caractères ( ou gènes) présentent dans les populations de multiples variantes. Pour l'homme, le nombre de combinaisons possible dépasse, a-t-on dit, le nombre des atomes contenus dans tout l'univers connu. A chaque génération apparaissent donc, fruits de la loterie génétique, des êtres nouveaux, uniques car formés d'une combinaison entièrement nouvelle des caractères génétiques. La nature a bien pris soin d'assurer que ce mélange se reproduise à intervalles réguliers ; le sexe et la mort le répètent à chaque génération. 

Ensuite, selon le processus darwinien de la sélection naturelle, les individus ayant reçu, par hasard, les combinaisons les rendant les plus près à vivre dans un certain milieu, survivent et ont le plus de descendants, alors que les moins aptes en ont moins. Ainsi, grâce à la diversité des individus qui la composent, une espèce pourra-t-elle s'adapter à d'éventuels changements d'environnement, de climat ou à l'apparition de nouveaux parasites ou agents pathogènes. La différence entre individus est donc une nécessité absolue pour la perpétuation d'une espèce. Elle est la base de toute vie animale ou végétale. 

Enfin, l'environnement façonne les variétés à l'intérieur des espèces : l'hirondelle nord-africaine n'est pas identique à celle de Norvège, le peuplier d'Italie diffère de celui du nord de l'Europe, le type humain méditerranéen diffère du type nordique, etc. Sur l'homme moderne l'influence de l'environnement joue peut-être moins qu'autrefois, mais son rôle est déterminant sur son psychisme. Deux vrais jumeaux qui ne diffèrent en rien sur le plan génétique subissent, surtout s'ils sont séparés, des influences externes différentes et deviennent ainsi des êtres différents. Seul l'homme passe de l'individualité à la personnalité parce qu'il s'approprie à partir de son milieu social un patrimoine culturel.

Jean Dausset ( professeur de médecine) Reproduit du Courrier de l'UNESCO, sept. 1986, p. 34.

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30/10/2016

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Date de dernière mise à jour : dimanche 30 octobre 2016