#sunumbir : c'est notre affaire ! 

Texte choisi : Le piège de la facilité

ALAIN BENTOLILA

I- Présentation de l'auteur : De nationalité française, Alain Bentolila ( né en 1949) est professeur de linguistique à l’université de Paris Descartes dont il a dirigé le service de formation continue de 1981 à 1985. « Il a créé et dirige depuis 2013 La Machine à lire avec le soutien de la ville du Havre et de la Fondation SNCF. »

II- Texte : Le piège de la facilité

   Certains zélateurs inconditionnels du numérique ont certainement fait valoir auprès de vous que le numérique allait enfin vous libérer de la tâche " stupide" d'enregistrer dans vos propres mémoires les connaissances historiques, littéraires et scientifiques qui constituent un patrimoine partagé. Pourquoi, en effet, encombreriez-vous votre tête avec tant d'informations alors qu'elles gisent la, disponibles, chacune prête à être activée à votre requête ? Pourquoi vous livreriez-vous au fastidieux labeur de les intégrer dans votre propre mémoire ? Méfiez-vous de ces chantres de la modernité et ... de la paresse ! Cette apparente d'accès à " toute la connaissance du monde" risque de vous entraîner dans des habitudes de picotement ponctuel d'informations éphémères. Craignez qu'elle ne dissuade votre mémoire et celle de vos enfants de construire chacune patiemment ce réseau complexe et singulier de connaissances interreliées que certains nommeront " culture" et qui donnent à l'analyse sa profondeur, à la réflexion sa continuité. Car enfin, c'est en cultivant votre propre mémoire que vous construirez à la fois votre singularité intellectuelle et votre appartenance à une communauté de culture et de savoirs. Trésor intime et singulier mais aussi clé de l'appartenance à une communauté culturelle.

                                       Alain Bentolila, Reprenons nos esprits ! Comment résister à l'imbécillité heureuse, France, Éditions First, 2016.

                     Quelques axes de lecture

- L’écart entre la perception et la réalité : le piège du numérique

- Un texte injonctif

- La formation des mots : le préfixe, le suffixe

- Relevez les adverbes en –ment 

- Les valeurs du conditionnel présent et de l’impératif présent

- Le gérondif

Insistons sur :

1-      L'impératif est "le mode de l'injonction(1). Il permet d'exprimer, à la forme positive, un ordre, une exhortation, une prière, un conseil ou une suggestion.

Il permet d'exprimer, à la forme négative, la défense."

Il existe à la deuxième personne du singulier et aux deux premières personnes du pluriel.

Exemple : " Craignez", " Méfiez-vous"

2- "Le conditionnel exprime un fait futur ou présent, ou passé, qui est soumis à une condition non réalisée." Le conditionnel est donc le mode de l'action soumise à une condition.

On emploie aussi le conditionnel présent pour exprimer un conseil ou une affirmation atténuée.

Exemple : « encombreriez-vous », « vous livreriez-vous »

3- Les adverbes en -emment, -amment

Il existe un certain nombre d’adverbes qui se terminent soit par –emment, soit par –amment ; mais qui se prononce de manière identique : « aman» ou [аmã] selon l’Alphabet Phonétique International.

L’adverbe terminé par le son « aman » formé avec l’adjectif s’écrit :   -emment si l’adjectif est en –ent :

Exemple : patient – patiemment

« chacune patiemment »

Bruyant- bruyamment

4- Le gérondif est la locution formée par la préposition en et le participe présent.

Exemple : « en cultivant votre propre mémoire »

5- La formation des mots

Le préfixe : Pour former des mots nouveaux, des préfixes sont placés devant certains mots. " Ils modifient le sens de ces mots sans en changer la classe."

Exemple : « inconditionnels »

B- Le suffixe : Ajouté au radical de certains mots, le suffixe est un élément dont on se sert pour former des mots nouveaux.

Exemples : " zélateurs",  " scientifiques "

27/12/2020

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Date de dernière mise à jour : samedi 02 janvier 2021