Poème liminaire de Senghor
POEME LIMINAIRE de Senghor
POEME LIMINAIRE
A L. –G. DAMAS
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main
chaude sous la glace et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n‘est votre frère d’armes,
votre frère de sang ?
Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux
Je ne laisserai pas-non !- les louanges de mépris vous enterrer furtivement.
Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France.
Car les poètes chantaient les fleurs artificielles des nuits de Montparnasse
Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre
Ils chantaient le désespoir distingué des poètes tuberculeux
Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blancs
Car les poètes chantaient les héros, et votre rire n’était pas sérieux, votre peau noire pas classique.
Ah ! ne dîtes pas que je n’aime pas la France- je ne suis pas la France, je le sais-
Je sais que ce peuple des feu, chaque fois qu’il a libéré ses mains
A écrit la fraternité sur la première page de ses monuments
Qu’il a distribué la faim de l’esprit comme de la liberté
A tous les peuples de la terre conviés solennellement au festin catholique.
Ah ! ne suis-je pas assez divisé ? Et pourquoi cette bombe
Dans le jardin si patiemment gagné sur les épines de la brousse ?
Pourquoi cette bombe sur la maison édifiée pierre à pierre ?
Pardonne-moi, Sira-Badral, pardonne étoile du Sud de mon sang
Pardonne à ton petit-neveu s’il a lancé sa lance pour les seize sons de sorong.
Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur
Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la terre
Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette.
Qui pourra vous chanter si ce n‘est votre frère d’armes,
votre frère de sang
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main
chaude sous la glace et la mort ?
Paris, avril 1940.
Léopold Sédar Senghor, Hosties noires.
Quelques axes de lecture
- Quel sens donner à l’adjectif liminaire ?
- Que symbolise la dédicace ?
- Un poète au service de sa société
- Un poème riche en répétitions
- Potée des versets
- Place de la négation dans le poème
- Valeurs des temps verbaux : futur simple, imparfait, présent de l’indicatif, impératif, etc.
- Repérage de figures de style : interrogation oratoire, anaphore, pléonasme, métaphore, antithèse, ellipse, comparaison, métonymie, apostrophe, hypallage, etc.
- Repérage d’allitérations et d’assonances
A vos claviers.
Bon dimanche à tous !
Ajouter un commentaire
Date de dernière mise à jour : dimanche 27 décembre 2015
Les blogs de sunumbir
- Et les béliers bélérent pour l
- Une jeunesse très exposée
- La jeunesse le mariage et
- Une justice aux relents peu ou
- Les séries S et L d'un systéme
- Que de formules célébres !
- Tout est importé et cher au Sé
- Fou malade et les flics ripoux
- Ndoggu pour tous : une solidar
- Du Front de terre à la Poli
- Vrai faux buzz : Cheikh Béthio
Forum
Formulaires de contact
Moteur de recherche
Menu
Vidéos
Livre d'or
- fatou fary
- Le vendredi 13 novembre 2015
bonjour....ban....je viens de découvrir ce site et j'avoue que je suis vraiment tombée sous son charme ...
- Bintou Sagna
- Le dimanche 04 octobre 2015
bonjour Ibnou suis vraiment fière de toi et saches que tu iras très loin car tu parles à la place de ...
- Bintou Sagna
- Le dimanche 02 août 2015
Bonjour Ibnou suis vraiment très ravie de découvrir ce site il est très parlant,explicite et je crois ...
- maty diop
- Le dimanche 21 juin 2015
On vous dit seulement n'ayez pas peur nous sommes à votre disposition
Album photos
Espace membre